Fleur coupée
Les défis de production en horticulture sont nombreux et complexes. Pour être en phase avec les marchés et connaître les dernières avancées techniques, les producteurs/trices de Philaflor ont fait le point sur une activité toujours plus dynamique, lors de leur assemblée générale.
La diversification est au centre des réflexions de la filière coupée du Var et a longuement mobilisé les producteurs et partenaires de Philaflor, réunis en assemblée générale, le 25 novembre à Hyères.
© Crédit photo : GL
Comme de coutume, la dernière assemblée générale de Philaflor a été l'occasion de revenir sur la campagne écoulée, notamment marquée cette année par la crise qui frappe le secteur agricole.
"Les difficultés n'épargnent pas notre filière horticole", souligne Jean-Claude Véga, président du groupement des producteurs de fleurs coupées du Var, en pointant "l'augmentation permanente des prix des intrants", "le personnel qualifié difficile à trouver " et les contraintes croissantes.
Les conditions météo ont aussi impacté la production, avec un manque de froid hivernal sur pivoine et un printemps particulièrement compliqué qui a affecté la quantité et la qualité des fleurs. "On a eu une période printanière très pluvieuse, qui a favorisé le développement de Botrytis et causé des dégâts, principalement sur anémones et renoncules. La maladie évoluant, malgré les efforts de tri rigoureux des producteurs, ça s'est ressenti sur le commerce", précise Jean-Claude Véga.
Dans ces conditions, l'accompagnement par les techniciens de Philaflor est d'autant plus précieux. Sur la campagne 2023-2024, 109 conseils spécifiques après visite, et 85 suite à un appel téléphonique, ont été réalisés. 353 visites sans conseil ont d'autre part été assurées. Maladies fongiques et bactérioses ont été la cible majoritaire des conseils (57 %), suivis par les insectes ravageurs (22 %) et les adventices (15 %).
Philaflor a en parallèle finalisé 91 Conseils stratégiques phytosanitaires (CSP) sur l'année, dans l'attente de savoir ce qu'il adviendra de cette mesure rendue obligatoire par les pouvoirs publics. "Ça a été mis en stand-by suite aux mobilisations agricoles. Mais on sait pertinemment que ça va rebondir. On ne croit pas que ça va disparaître, au contraire. Alors même si c'est une contrainte supplémentaire, on continue d'y travailler. Ça nous permet de raisonner notre façon de travailler et de communiquer sur nos pratiques, par rapport aux pays qui n'ont pas les mêmes réglementations que nous", indique Jean-Claude Véga sur le sujet.
La question de la diversification occupe par ailleurs de plus en plus Philaflor, qui accompagne les producteurs dans le choix des espèces et des itinéraires culturaux, sur le calendrier de production et sur les nouvelles cultures, qui progressent, à l'image du dahlia, de la scabieuse, du delphinium double, du chamelaucium ou de la centaurée impériale. "Depuis quelques années, les producteurs font des fleurs qu'on n'avait pas ou plus l'habitude de faire, surtout en période estivale. Cela permet d'élargir une gamme encore assez concentrée", observe le président de Philaflor.
Dans le même esprit - en partenariat avec Astredhor Méditerranée, la Chambre d'agriculture du Var et Florisud -, le groupement de producteurs porte et anime un nouveau groupe de progrès dit '30 000', reconnu en juillet dernier dans le cadre du plan Ecophyto : dix producteurs de différentes espèces sont engagés dans la démarche, qui vise à accompagner les exploitations dans la réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires. Basée sur un appui à la fois collectif et individuel, cette action consiste à faire émerger des stratégies alternatives et à favoriser le partage d'expérience. D'ores et déjà, le groupe a prévu de travailler des thématiques transversales, comme le biocontrôle et la fertilisation. Plusieurs problématiques identifiées sur différentes espèces doivent permettre de tester des stratégies de lutte sur les exploitations. Fusariose et sclérotinia sur giroflées, maladie du collet sur œillets de poète, pucerons et maladies telluriques sur renoncules, cétoines et adventices sur pivoine seront notamment ciblés.
Philaflor participe par ailleurs à la réflexion commune conduite par la Sica Marché aux fleurs de Hyères avec les différentes structures de la filière sur la diversification. "Notre production emblématique de pivoines étant soumise à une nécessité de rotation et présentant des problèmes ponctuels de dépérissement, nous souhaitons nous rapprocher du commerce, pour mieux connaître ses besoins et être en capacité de proposer d'autres produits. On voit par exemple que la giroflée - qu'on ne produisait pas beaucoup - est une culture porteuse dont les producteurs ont su s'emparer", éclaire Jean-Claude Véga. Dans la même veine, Philaflor a initié des travaux d'anticipation des apports de tournesols, de sorte à connaître les quantités plantées et les périodes de production. "L'idée est d'être plus réactif et de mettre en phase commerce et production, en particulier sur les pics de production", précise Jean-Claude Véga. Cette première expérience se révélant concluante, la démarche pourrait être à l'avenir étendue à d'autres espèces estivales.
De plus, le groupement de producteurs se prépare à travailler plus spécifiquement sur des coûts de production en fleur coupée, avec l'objectif d'aider les horticulteurs dans le choix des espèces, des surfaces à planter et des périodes de production.
"Il est à l'évidence des outils et des techniques qui permettent de traverser plus facilement les périodes compliquées. Notre groupement s'attache à les identifier", explique Jean-Claude Véga, en saluant l'important travail réalisé par l'équipe de Philaflor et la coopération majeure entre les structures de la filière. On notera qu'à l'occasion du renouvellement du tiers sortant du conseil d'administration, Paule Mistre, horticultrice à La Crau et vice-présidente de la Chambre d'agriculture du Var, a rejoint les troupes de Philaflor lors de l'assemblée générale du 25 novembre. "Par son expérience déjà acquise dans d'autres structures, elle apportera à la filière ce dont elle a besoin pour être reconnue et entendue", se félicite Jean-Claude Véga. Avant de conclure : "Malgré tous les défis actuels, je crois en la résilience des producteurs et en leur capacité d'adaptation. À l'avenir, votre groupement continuera à explorer les méthodes, les actions et les possibilités, pour vous aider à produire mieux et plus, tout en respectant les pratiques de cultures durables répondant aux attentes des consommateurs".
Les CHIFFRES clés-
Voilà deux ans que Philaflor s'est associé à la société Sanodev pour travailler sur la désinfection du substrat en bac hors-sol par micro-ondes. Aux termes de plusieurs essais comparant notamment temps et températures, les résultats s'avèrent globalement positifs pour ce qui est de l'efficacité de l'outil. Mais des questions persistent. La méthode d'application et le coût onéreux de l'appareil apparaissent en effet comme des freins à son utilisation, en l'état, dans les exploitations.
Philaflor s'est donc rapproché d'Astredhor Méditerranée pour voir comment poursuivre les travaux, en vue d'étudier les possibles adaptations de la technique aux entreprises.
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