Michel Gueirard, président de la Sica MAF, heureux d’accueillir les représentants de la Chambre d’agriculture du Var, de l’État et de la Ville de Hyères à la tribune. © G. Lantes
Si la crise sanitaire a perturbé, en 2020, l’activité du Marché aux fleurs de Hyères, la fleur coupée du Var connaît depuis un franc succès, sous l’effet de l’attrait renouvelé du commerce et du consommateur pour les produits de proximité. Ainsi la Sica MAF – qui tenait son assemblée générale annuelle le 25 février dernier dans ses locaux à Hyères – affiche des résultats en nette progression sur 2020-2021.
Le chiffre d’affaires de l’exercice clos au 31 août dernier s’élève à 43 053 569 €, contre seulement 26 767 766 € pour la campagne 2019-2020, exceptionnelle en raison de la fermeture temporaire de la Sica lors du premier confinement. Par rapport à l’exercice 2018-2019, considéré comme référence, le chiffre d’affaires est en augmentation de 35,66 %, soit une progression de 11 318 850 €.
“Sur sensiblement les mêmes volumes de fleurs commercialisés, on note une augmentation de 36 % du prix moyen. Et la location de box est aussi en progression. Avec une commission de 0,72 % sur les produits, la structure a besoin des activités de location et d’emballage pour fonctionner“, note Lionel Héraud, directeur financier de la Sica, en présentant le rapport de gestion du Marché aux fleurs.
Forte de ce dynamisme commercial, la société d’intérêt coopératif affiche un résultat d’exploitation de 1 318 058 €, en hausse de 266 % par rapport à 2019-2020, traduit au bout du compte, et après impôts, par un excédent distribuable de plus de 738 000 €, en progression de 49 %. “C’est l’un des meilleurs résultats de la société depuis 15 ans“, souligne Lionel Héraud.
Un travail de filière à poursuivre
“La gestion des conséquences du Covid a été un épisode extrêmement dur, long et compliqué au quotidien. Tous les effectifs du Marché se sont donnés à fond pour éviter qu’un cluster ne nous oblige à fermer. C’est grâce à ce travail contraignant que le Marché a poursuivi son activité, et les résultats montrent que tout cela a porté ses fruits“, salue Michel Gueirard, président de la Sica MAF.
Et si la fleur coupée du Var a gagné en reconnaissance, sous l’effet de l’intérêt renouvelé pour les produits de proximité, et que les prix de vente ont augmenté, le succès repose aussi et avant tout sur le travail de la filière. À commencer par les producteurs : “Il faut saluer le travail de chacun pour faire des fleurs de qualité“, félicite Michel Gueirard. “Les perspectives sont aujourd’hui plus réjouissantes que par le passé, parce que l’on a commencé à travailler sur la qualité il y a bien longtemps avec la marque Hortisud, et il faut que cela dure. Depuis 2018, nous avons aussi le label ‘Fleurs de France’, et la production varoise représente 80 % de la production de fleurs coupées nationale. À nous de continuer dans ce sens“, défend le président du Marché aux fleurs.
Il note par ailleurs avec satisfaction un étalement de l’activité au calendrier, grâce à la dynamique engagée sur les produits de diversification locaux et d’importation. “Grâce au travail mis en place – avec Phila Flor et l’Astredhor Méditerranée - pour accompagner la production, on arrive à proposer des produits, à faire revenir des fleuristes, à intéresser des courtiers et à garder des clients pendant l’été. Mais même si la fleur locale est de qualité et qu’elle gagne en valeur, que l’on arrive à développer une offre, en nombre de tiges, on manque néanmoins de produits, et l’on a besoin de l’import pour assurer une certaine régularité“, explique-t-il.
Afin de soutenir la production, la Sica aide aussi les horticulteurs qui souhaitent se développer : chaque année, prêts de structure et autres avances sur culture sont consentis pour près de 500 000 €.
“Il est aussi important de continuer à travailler étroitement avec nos partenaires grossistes, de toutes tailles, qui sont 33 sur notre site“, tient à souligner Michel Gueirard. Et pour travailler au mieux avec les acheteurs, il rappelle l’importance des plannings de culture, afin d’avoir un maximum de visibilité.
Des investissements et des projets
Pour gagner en performance, le Marché continue d’autre part à investir. Le Plan de relance a notamment permis de faire l’acquisition d’une seconde machine à emballer. “Cela va nous permettre d’être encore plus efficace. En plus de la pivoine, on a commencé à travailler sur giroflée et d’autres produits“, indique Michel Gueirard. L’informatisation des chariots de vente est également en cours, pour optimiser les process de traçabilité.
La Sica s’engage aussi plus avant en matière d’environnement. “Au Marché, on a des panneaux photovoltaïques sur le toit, on gère nos déchets, on a mis récemment en place des emballages papier pour remplacer le polypropylène. À la production, on a le Certiphyto et, aujourd’hui, le Contrat de sécurisation professionnelle (CSP) obligatoire. Il faut pouvoir communiquer sur tout ce que l’on fait en matière d’environnement. La Sica y travaille, avec les producteurs. Alors, même si c’est laborieux, il faut faire des efforts sur les enregistrements administratifs, car c’est dommage de faire les choses sans qu’elles puissent être reconnues“, insiste Michel Gueirard.
Enfin, le Marché porte un projet d’agrandissement qui consiste à la construction d’un nouveau bâtiment de 1 500 m². “À l’heure actuelle, on est plein et on a besoin d’espace pour pouvoir se développer. Il nous faudra pour cela obtenir une dérogation de la mairie, pour mener à bien ce projet de construction qui prend en compte l’aspect environnemental“, précise Michel Gueirard. Représentante de la mairie de Hyères, Véronique Bernardini a promis que la Ville examinera la requête avec attention, avant de saluer le travail et les résultats présentés par la Sica.
De même, Fabienne Joly réaffirme la mobilisation de la Chambre d’agriculture du Var, aux côtés de la filière fleurs coupées. “On a beaucoup travaillé pendant le Covid. On a aussi bataillé sur l’actualisation des barèmes agricoles. On reste très actif sur le foncier avec plusieurs projets de Zones agricoles protégées (ZAP) sur la Métropole toulonnaise et au travers du Plan de reconquête agricole. On lance aussi des travaux sur les vieilles serres tombées en désuétude. Et on est toujours à l’écoute“, assure la présidente de l’institution consulaire.
Heureux d’accueillir le représentant de l’État, après en avoir déploré l’absence lors des dernières assemblées générales de la Sica, les horticulteurs ont aussi l’oreille attentive du préfet, Evence Richard. “On est dans un contexte assez insaisissable avec, aujourd’hui, une sérieuse crise diplomatique. Mais nous avons prouvé, pendant la crise sanitaire, notre capacité à discuter et à trouver des solutions“, assure ce dernier pour finir.
Gabrielle Lantes
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