Aude
La saison de la chasse a été ouverte depuis le 1er juin 2023 et se terminera à la fin du mois de mars. Le directeur de la fédération de chasse de l'Aude, Patrice Lemoine brosse le portrait de la situation dans le département.
Sur les terrains acquis par le Conservatoire du littoral, "ils font appel aux chasseurs pour réguler les sangliers, mais nous demandent, en prime, de payer pour le faire !", s'agace le directeur de la Fédération des chasseurs, Patrice Lemoine.
© Crédit photo : Patrice Lemoine
Entre le climat et le sanglier, le cœur des agriculteurs balance. Avec une prédation de plus en plus importante et des dégâts qui coûtent de plus en plus cher, la régulation est une solution partagée entre les chasseurs et les agriculteurs. Mais à ce jour, "ce travail devient une corvée", admet Patrice Lemoine, directeur de la fédération de chasse de l'Aude.
En augmentation constante, avec des chiffres passant de quelque 5 000 bêtes à aujourd'hui plus de 20 000, la présence de sangliers dans le département rend la tâche de plus en plus complexe. "Le problème aujourd'hui, c'est que l'on rend service et en plus on dédommage les pertes subies par les agriculteurs", partage le directeur. Avec un seuil de 400 000 euros d'indemnisation sur les pertes agricoles auprès des professionnels, l'an passé, la fédération a vu la note grimper bien au-delà. "L'État nous a soutenus financièrement à hauteur de 80 000 euros durant l'année 2022 et ce, uniquement sur les surcoûts dus à l'inflation que nous avons subie. Les dégâts expertisés sont restés à notre charge. Sans cette aide, nous sommes dans l'obligation d'avoir recours à des prêts bancaires", se désole-t-il.
La vigne représente la majeure partie des pertes et ce pour différentes raisons. Cultivée sur des endroits relativement arides et proche des friches, elle partage sensiblement le même espace que les sangliers. "Avec les fortes températures et la déprise agricole, ils trouvent le gîte et le couvert dans les friches aux alentours". Plus les espaces se ferment et plus les sangliers prolifèrent. En d'autres termes, plus il y a de friches et plus leur présence est importante.
Considérant ces friches comme "des catastrophes", tant pour le paysage que pour la prolifération des sangliers, le directeur regrette que, "malgré l'effort qui est fait en matière de prélèvement et de régulation, la situation est toujours tendue".
Le rallongement des périodes de chasse, entrée en vigueur depuis 4 ans via le plan national sanglier, et le soutien financier de l'État ne suffisent pas à adoucir la situation. Solution additionnelle, chasseurs et vignerons s'engagent à partager les frais liés à la protection des cultures afin de prévenir tous dégâts, mais malgré tout, pour la saison 2023-2024, le budget est d'ores et déjà estimé à 450 000 euros, une addition qui reste salée.
Le réchauffement climatique est difficile pour les cultures, mais également pour l'adaptation de certains petits gibiers. "Dans l'ensemble, les lièvres se portent bien, mais cela reste compliqué pour le lapin ou les perdreaux". Du côté des migrateurs, le pigeon ramier (appelé plus communément la palombe) fait également grincer des dents. "Sa population augmente constamment et provoque de lourds dégâts sur les grandes cultures comme le tournesol, le pois ou les lentilles", explique le directeur, reconnaissant que, "là encore, il est difficile de faire entendre le besoin de régulation". Autre sujet qui inquiète la fédération, l'acquisition de nombreux terrains en bord de mer par le Conservatoire du littoral afin d'empêcher le phénomène d'artificialisation. "Dans ces espaces, les sangliers prolifèrent de façon incontrôlable !", s'inquiète le directeur, sans rester impassible face à cette situation. "Ce qui est injuste, c'est qu'ils font appel aux chasseurs pour réguler les sangliers, mais nous demandent , en prime, de payer pour le faire !".
Le directeur maintient donc sa position. "Nous n'irons plus chasser dans cette zone tant qu'il a cette redevance en place", insiste-t-il. Ce qui est certain, c'est que la fédération peut compter sur le soutien du Syndicat des vignerons ainsi que sur celui du député Sébastien Pla afin de suivre cette affaire de près.
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