Adear Aude
Durant son assemblée générale, l'Adear de l'Aude a tenu à rappeler l'importance de l'accompagnement sur la transmission et l'installation des nouveaux porteurs de projets, tout en regrettant des moyens financiers qui se font de plus en plus rares.
Anticiper une transmission d'exploitation, notamment lors d'une reprise hors cadre familial n'est pas toujours évident pour les cédants, comme le rappelle l'Adear11.
© Crédit photo : AL
L'Association départementale pour le développement de l'emploi agricole et rural de l'Aude (Adear) a fêté ses 25 ans d'existence. Moment opportun pour rappeler le fondement et la motivation de l'association qui œuvre au service de l'installation des paysans. "Il y a de nombreuses sollicitations de porteurs de projets qui veulent s'installer pour défendre l'agriculture paysanne", assure William Anstett, président de l'association. Avec plus de 300 demandes et 200 porteurs de projets accompagnés depuis sa création, l'association a connu une évolution importante de sa structure tant sur le plan salarial qu'organisationnel, améliorant continuellement sa collaboration avec la Maison paysanne de Limoux. "Nous essayons de mettre une horizontalité dans nos prises de décision pour que chaque salarié puisse donner son avis en ce qui concerne les orientations de l'association", soutient le président.
Néanmoins, pour pouvoir transmettre et installer de nouveaux porteurs de projets, l'association reconnaît que certains points de blocage sont récurrents, en commençant par la difficulté d'anticipation de la part des cédants, notamment lors d'une reprise hors cadre familial, qui n'est pas toujours vue comme une option. "Il faut que le cédant puisse changer d'orientation et réfléchir à de nouveaux projets", rappelle Richard Le Masson, administrateur Adear à l'échelle départementale et régionale.
Du côté des porteurs de projets, la problématique se cristallise autour des financements. "Quand les conditions ne sont pas réunies pour obtenir la DJA, pour des raisons d'âge ou de diplôme, les porteurs de projets doivent se tourner vers la DNA (anciennement Pass Installation), qui est bien moins avantageuse", souligne Aline Lamarque, animatrice de l'association pour les communes et la transmission.
Autre point handicapant : de nombreuses formations concernant la création d'entreprise et l'accompagnement de projet ont été supprimées du fond de financement Vivea et du financement via Pôle emploi. "Ce sont pourtant des formations qui permettent aux porteurs de projets de leur donner des compétences nécessaires pour démarrer au sein d'une ferme", regrette-t-elle. Enfin, du côté associatif, le dispositif AITA (Accompagnement à l'installation-transmission en agriculture), qui propose des aides pour favoriser l'installation et la transmission visant prioritairement les jeunes qui s'installent hors cadre familial, subit "une redistribution anormale", selon Richard Le Masson, considérant que, "malgré le rôle majeur de l'association, nous ne sommes pas les premiers servis".
De la même façon, la répartition des subventions du programme européen Leader, qui confie aux acteurs locaux regroupés au sein de Groupe d'action local (GAL) une enveloppe pour financer le développement des zones rurales, doit être mise en lumière selon Hervé Baro, vice-président du Département délégué aux solidarités territoriales. "Malgré le fait que les orientations politiques soutiennent l'agriculture paysanne, l'enveloppe des GAL a diminué de plus de 50 %, et ce, sans justification."
Afin de faire face à ces subventions qui manquent, l'association va mettre en place, en septembre 2023, une formation 'Entreprendre en agriculture paysanne (EAP)' au sein de la Maison paysanne de Limoux. Celle-ci permettra un accompagnement individuel de 30 jours en présentiel, ainsi qu'un stage immersif de 3 mois afin de donner aux porteurs de projets les meilleurs outils pour réussir leur installation. Poser les contours de son projet, concevoir son système de production, connaître les statuts juridiques, sociaux et fiscaux ... "C'est avec ce type de formation et les temps collectifs que l'on trouve des solutions", assure William Anstett, regrettant que, "le tissu associatif souffre de passer plus de temps à chercher des subventions que de s'occuper, sur le terrain, des porteurs de projets toujours plus nombreux".
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