Autour du préfet Didier Lauga, l’ensemble des parties prenantes au projet, entre la mairie, la SCIC Bioo-Rhony, la Chambre d’agriculture, et les collectivités soutenant la Halte paysanne (photo : Philippe Douteau).
De l'aveu même de l'un des principaux instigateurs de cette Halte paysanne, le parcours a été "chaotique". Depuis 2008, la municipalité de Saint-Dionisy s'est attelée, non sans mal, à monter une structure juridique adaptée pour gérer ce projet d'envergure en Vaunage. Pour faire aboutir ce projet "innovant", Michel Gabach, ancien maire de la commune, et ses partenaires ont dû recourir à un "montage inédit", supervisé par une entité bicéphale : la mairie et la SCIC constituée pour gérer le foncier. Mais les deux structures ont été aidées et soutenues à divers niveaux pour que sorte de terre ce programme de reconquête agricole, faisant la part belle à l'agriculture biologique, la biodiversité et le développement d'une agriculture et d'une alimentation durables.
Un projet pluriel de longue haleine
À l'occasion de la pose de la première pierre du bâtiment, le 25 août, le nouveau maire de la commune, Jean-Christophe Grégoire, a rappelé la longue gestation de ce projet. "En 11 ans, nous n'avons jamais renoncé avec Michel Gabach", saluant une démarche combinant une proposition de circuit court et des productions locales qui permettront de "conquérir un champ économique en zone périurbaine, tout en favorisant les jeunes qui veulent se lancer dans un projet réaliste".
Après avoir acheté 7,5 ha de terres à un agriculteur en 2010, sur la plaine du Rhony, l'ancienne municipalité, dirigée par Michel Gabach, a négocié avec la Safer pour l'acquisition du terrain, avant d'arrêter son choix sur le statut de SCIC (Société coopérative à intérêt collectif), avec l'aide de la Chambre d'agriculture du Gard, afin de pouvoir faire entrer des collectivités au capital de Bioo-Rhony, créée le 19 février 2018. "La structure est composée de quatre collèges de vote, représentant 19 actionnaires", indique Michel Gabach, par ailleurs président de la société. Collectivités, agriculteurs, privés et associations de consommateurs en sont les principaux membres. Parmi eux, Nîmes Métropole, la mairie de Saint-Dionisy, l'association Abeille & biodiversité, la source Perrier et 13 particuliers. "Deux autres personnes sont actuellement intéressées pour investir, dont une dame propriétaire qui proposerait ses terres à disposition, valorisées en actions", précise le président de la SCIC.
Plus de 900 000 € d'investissements
Depuis la délivrance du permis de construire, en février 2016, les soutiens se sont multipliés. L'État, à hauteur de plus de 133 000 €, des fonds européens (90 000 €) et la commune ont participé au financement des ateliers-relais, le Département du Gard (68 869 €) et la Région (84 000 €), avec un fonds de Nîmes Métropole (66 970 €) ont investi dans la boutique de vente, là où Bioo-Rhony est en charge de la gestion du foncier agricole. Le budget pour les bâtiments s'élève à plus de 720 000 €, pour un montant d'investissement global de 925 000 €. Il reste, à charge de la commune, une part de plus de 231 000 €, qui sera acquittée par le versement de loyers des ateliers-relais, soit "quatre boxes cloisonnés, de 133 m2, de 208 m2, et deux de 100 m2", détaille Michel Gabach. À raison de 1€/m2, un plan d'emprunt a été élaboré sur 20 ans. Avec un delta évalué aux alentours des 50 000 €, "on rentrera dans nos frais", prévoit-il. À la boutique, qui fera office de point de vente (50 m2) et de réserve (100 m2), le prix est fixé à 5 €/m2. Porté par l'association Vaunage Terres durables, montée pour l'occasion, cet espace fera office de boutique de vente d'une partie des productions des parcelles du projet, animé et géré par des producteurs qui se relaieront pour assurer la permanence. La sortie de terre est attendue "en fin d'année", confirme Jean-Christophe Grégoire. Le 9 septembre, la structure métallique du bâtiment était déjà dressée.
Aide aux jeunes
Initialement engagée avec Terres de liens, pour favoriser l'installation d'agriculteurs, la mairie a finalement signé un contrat Terra-rural avec la Chambre d'agriculture, en partie financé par la Région Occitanie, pour dresser un état des lieux des terres acquises et retenir le type de cultures adaptées. "Aujourd'hui, 60 % des agriculteurs qui démarrent n'ont pas de bâtiment", faisait savoir Michel Gabach lors du lancement des travaux.
D'où l'initiative de mettre à disposition de porteurs de projet, quatre lots de terres agricoles, de 1,16 ha à 2,34 ha. Sont prévus, pour l'instant et sous réserve d'un projet qui pourrait se concrétiser, des productions en maraîchage, petit élevage (poules pondeuses), arboriculture et plantes aromatiques. Sur le principe du prêt à usage de cinq ans par la SCIC, gratuit et renouvelable une fois, l'agriculteur doit expressément s'engager à se convertir en AB, et à acquérir au minimum trois parts de la SCIC, une part valant 200 €. Pour cause de crise sanitaire, la réception des candidatures a été repoussée. À ce jour, dix dossiers ont été traités, dont vraiment "sept intéressants", atteste Michel Gabach. Jeune sorti d'école agricole, premier projet ou changement de zone géographique, les profils peuvent varier, mais l'accent est mis sur le soutien à l'installation, sans occulter l'expérience "des vieux de la vieille qui sont de bons conseils", ajoute le nouveau maire. D'ici la fin du mois, la SCIC Bioo-Rhony, la mairie et la Chambre d'agriculture auront retenu les quatre agriculteurs qui viendront s'installer sur les terres de Saint-Dionisy. Pour un premier ou un nouveau départ.
Philippe Douteau
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