Hérault
Kléber Mesquida, président du conseil départemental de l'Hérault, et Yvon Pellet, vice-président délégué à l'économie agricole et à l'aménagement rural, ont réalisé une tournée des caves coopératives, preuve d'un engagement fort en faveur de la filière agricole.
La cave coopérative 'Les Vignerons du Pays d'Ensérune' va entreprendre un chantier de réaménagement du caveau, qui doit se terminer en juin 2024.
© Crédit photo : AL
Accroître les surfaces à irriguer de 22 500 hectares supplémentaires d'ici 2030 ? C'est l'ambition affichée par le projet 'Hérault irrigation'. Depuis son déploiement, 8 330 ha ont été ou sont en cours d'équipement pour l'irrigation à partir de ressources issues d'Aqua Domitia ou du barrage du Salagou, grâce aux soutiens du Département pour un montant cumulé de 11,7 millions d'euros. "Entre la modernisation des réseaux, le développement de la réutilisation des eaux usées (REUT) et l'accompagnement des agriculteurs pour des pratiques économes en eau, l'irrigation, grâce au stockage d'eau, est une solution complémentaire, le temps de pouvoir s'adapter et donc survivre", estime Kléber Mesquida, président du conseil départemental de l'Hérault, durant la visite du 15 septembre, à la cave coopérative de Bessan.
Par manque d'eau, cette dernière encaisse des pertes significatives. "À cause de la sécheresse, nous attendons une baisse de 30 % sur l'ensemble du vignoble", partage Delphine Berruezo, directrice de la cave coopérative de Bessan. Face à cette situation, le Département envisage, là où il n'existe aucune autre solution, la création de retenues hivernales pour l'irrigation des cultures. Des territoires ont été désignés afin de pouvoir alimenter des réserves hivernales à partir de l'eau du Rhône à savoir : Florensac, Pouzolles, Coulobres, Caussiniojouls, Autignac et Magalas. "Je tiens à préciser, encore une fois, qu'aucun prélèvement ne sera réalisé dans les nappes phréatiques", assure Yvon Pellet, ajoutant que "c'est une chose qu'il est impératif de prendre en compte, afin d'éviter tout malentendu".
Le Département se veut rassurant et demande à ce que la plus-value environnementale du projet soit égale ou supérieure à son impact. Ce qui revient à assurer que, quel que soit le projet, l'impact sera neutre, voire positif.
De par la voix de son président Pierre Calmel, la cave de Sérignan et ses quelque 150 vignerons coopérateurs attendent "une récolte exceptionnelle en goût, mais avec des quantités moindres", partage-t-il. Avec une récolte qui tourne habituellement autour des 78 000 hectolitres, cette campagne annonce la couleur. Les pertes attendues s'élèvent aux alentours de 30 %. Concernant les parcelles qui ont pu bénéficier de l'irrigation ou celles qui ont eu droit à la submersion pour la salinité, la récolte est correcte, mais pour le reste, c'est une autre histoire. Comme le rappelle le président, "ce qui nous inquiète fortement reste la salinisation des sols, qui affecte plus de 400 hectares et ce à différents degrés".
En 30 ans, 190 ha ont été perdus et aujourd'hui le constat n'est pas près de s'inverser. Pour contrebalancer financièrement cette situation délicate, Fabien Castelbou, président des Vignerons coopérateurs de l'Hérault, demande à ce que "les prix du vrac reviennent, a minima, proche des récoltes de 2021". Dans l'élan, il appelle le négoce "à un véritable partenariat sur le long terme", et assure que "au vu de la situation, nous n'accepterons pas de négoce prédateur, et nous ferons très attention au comportement de certains qui ont vraiment une vision délétère pour la survie de la viticulture".
De son côté, la cave coopérative 'Les Vignerons du Pays d'Ensérune', avec plus de 230 000 hl de production annuelle, sonne la même tonalité. "Avec une production 2023 de 200 000 hl, nous subissons une baisse de 15 %", partage Nathalie Boisjot, directrice de la cave, tout en admettant que "la qualité est au rendez-vous, avec des rosés aux couleurs naturellement très belles".
Même si la cave coopérative 'Les Vignerons du Pays d'Ensérune' comptabilise un taux de renouvellement de cinq à dix transmissions par an, les prix actuels du marché et les augmentations de charge de toutes parts mettent ces nouveaux installés dans une situation proche de l'endettement. "Nous constatons que les jeunes agriculteurs, installés depuis moins de cinq ans, sont dans une situation financière difficile. Alors même si la passion demeure, ils se posent parfois des questions sur leur avenir", partage-t-elle.
Le maire de Cazouls-lès-Béziers, Philippe Vidal, se pose par ailleurs de sérieuses questions concernant l'impact de la création de la ligne grande vitesse Montpellier-Perpignan, notamment sur la gestion des terres agricoles qui concerne 481 ha, dont 100 ha classés en AOP pour un total de 176 exploitations. "Le meilleur moyen pour protéger le foncier agricole qui va être impacté par ce projet, c'est que la profession viticole produise sur le périmètre de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains (PAEN) de Cazouls-lès-Béziers. Grâce à cela, nous pourrons sanctuariser les terres irriguées pour maintenir notre tissu agricole."
À ce jour, ce sont près de 4 000 ha qui sont concernés par la pression urbaine allant du plateau de Vendres jusqu'aux Verdisses en passant par la Rouviège. Pour répondre à cette problématique, le Département finance à hauteur de 50 % les frais de portage foncier pour soutenir le renouvellement générationnel. Cette ambition a permis à plus de 57 viticulteurs d'en bénéficier depuis son lancement en 2017, pour un budget total pour le Département de 493 000 euros.
ZOOM sur...-
Conscients de la situation climatique du bassin méditerranéen, la France, la Tunisie, le Liban et l'Italie ont collaboré dans le cadre d'un programme européen visant à améliorer la qualité et à promouvoir les filières viticoles durables en Méditerranée. L'objectif de ce programme était de développer des pratiques de production viticole mieux adaptées aux conditions climatiques actuelles. Ce programme a été en cours pendant une période de trois ans et devrait se terminer le 16 décembre prochain. Cette initiative témoigne de la coopération entre différentes régions méditerranéennes et vise à soutenir l'industrie viticole, tout en réduisant son impact sur l'environnement, en tenant compte des contraintes climatiques spécifiques à la région méditerranéenne.
ICI
Votre encart
publicitaire !
SEMENCIERS DU SUD
IGP du Gard
Gard
Publiez facilement vos annonces légales dans toute la France.
Grâce à notre réseau de journaux partenaires.
Attestation immédiate, service 24h/24, 7 jours/7
Chaque semaine, retrouvez toute l'actualité de votre département, des infos techniques et pratiques pour vous accompagner au quotidien...
Découvrez toutes nos formulesInscrivez-vous GRATUITEMENT à nos newsletters pour ne rien rater de notre actualité !
S'abonner