JA 13
Malgré les difficultés, les jeunes ne baissent pas les bras. Très actifs tout au long de l'année, ils poursuivent leur déploiement sur le territoire et continuent de construire pour le futur.
Jérémy Tropini, Marine Rozière, Thomas Chaullier et Patrick Lévêque, lors de l'assemblée générale des Jeunes agriculteurs à Éguilles, le 11 mai.
© Crédit photo : ED
Depuis quelques années, les Jeunes agriculteurs (JA) sont très actifs dans leur déploiement sur le territoire départemental, même si ce dernier compte encore quelques dents creuses, avec des cantons non représentés. Pour autant, le réseau s'emploie à recouvrir l'intégralité des Bouches-du-Rhône, pour une animation plus efficace et des remontées de terrain rapides et spécifiques. À l'occasion de leur assemblée générale annuelle - qui s'est tenue le 11 mai au Cellier d'Éguilles -, ils ont donc officialisé leur présence sur le Pays d'Aix, un territoire très porteur et un secteur où la politique d'installation y est également très dynamique. D'où la nécessité de créer une nouvelle structure locale avec ce 5e canton. Il sera présidé par Jérémy Tropini, agriculteur sur Éguilles, désormais en charge d'animer la vie syndicale sur les communes environnantes.
"L'idée est de se rassembler puisque nous avons les mêmes problématiques, celle de l'eau et des dégâts de gibier notamment, et de faire remonter nos besoins", précise le nouveau président du canton.
Le conseil d'administration du syndicat départemental compte dix administrateurs, "une équipe de jeunes représentatifs des productions départementales, qui s'efforce d'adopter une vision toujours plus large des préoccupations de la profession", ajoute le président des JA 13, Thomas Chaullier.
Les JA comptent par ailleurs 150 adhérents dans le département et suivent, par le biais de l'API (l'Accompagnement post installation), une quarantaine de jeunes installés. "L'objectif de ce dispositif est de pouvoir accompagner les jeunes - qui bénéficient ou non la DJA - dans leurs démarches administratives, comptables et le montage de dossiers de subventions, par exemple", indique Thomas Chaullier.
L'assemblée générale était aussi l'occasion d'évoquer l'activité syndicale, les dossiers préoccupants et les orientations futures des Jeunes agriculteurs des Bouches-du-Rhône. Comme leurs aînés, ils n'ont pas été épargnés par les difficultés en 2022. Avec les calamités agricoles et le montage des dossiers gel, les dégâts de gibier - avec la hausse des sinistres dans les communes -, les questions foncières et les relations avec la grande distribution, les sujets de préoccupation sur les exploitations ont été nombreux.
Dans ce contexte, "le réseau des JA a consisté justement à répondre aux besoins des jeunes, à défendre leurs droits et à proposer des solutions. Nous avons été très mobilisés sur ces questions d'actualité et impliqués sur d'autres sujets syndicaux", commentait le président.
Avec la FNSEA 13 et d'autres départements, les JA ont aussi mené des actions syndicales en collaboration, pour défendre la profession et interpeller les pouvoirs publics. "Notre objectif est d'améliorer les conditions de travail et de revenu, pour maintenir une agriculture forte et dynamique dans notre département", rapporte Thomas Chaullier.
Car le contexte économique, sociétal et politique est en pleine mutation. Cet environnement est plus complexe qu'auparavant et les réponses moins évidentes, mais le mouvement travaille pour trouver des solutions adaptées aux différentes problématiques. Continuer notamment de se battre pour l'équilibre des filières, en pérennisant les exploitations et en suscitant de nouvelles vocations à l'installation, sont les challenges qu'ils veulent relever.
"L'installation est la porte d'entrée de notre syndicat. L'objectif est d'installer des jeunes dans de bonnes conditions, avec la formation nécessaire et toutes les compétences pour qu'ils puissent devenir des bons chefs d'exploitation", souligne Thomas Chaullier. Sur ce dossier, il est à retenir que le Point accueil installation (PAI) - créé par les Jeunes agriculteurs et aujourd'hui porté par la Chambre d'agriculture - a été contacté par 850 jeunes au cours de l'année dernière. Le PAI est en effet le lieu incontournable de l'installation dans le département. Par ce dispositif, un peu plus de 238 rendez-vous individuels ont été enregistrés l'année dernière, pour 35 Dotations jeunes agriculteur (DJA) validées en commission départementale d'orientation de l'agriculture (CDOA).
"Les premières installations ont représenté l'année dernière 10 % des rétrocessions signées par la Safer. Et le territoire d'Éguilles tout particulièrement a fait l'objet d'un important travail d'animation foncière ces derniers mois", soulignait Véronique Sarrazin, directrice départementale de la Safer Paca.
Il faut dire que les Jeunes agriculteurs sont bien conscients qu'ils doivent relever des enjeux de taille en lien avec le renouvellement des générations. D'ailleurs, l'un des moyens d'y parvenir est de fédérer davantage au sein de la structure et de communiquer vers l'extérieur. Le syndicat s'y emploie et s'est donné les moyens de développer des animations syndicales sur la promotion du métier, en région et jusqu'à Paris.
Si le changement climatique est quasi quotidiennement évoqué dans les médias, les Jeunes agriculteurs sont, en quelque sorte, les premiers concernés. Les impacts de ces évolutions en marche sur les productions méditerranéennes les conduiront certainement à modifier, dans le futur, leurs cultures, ou du moins leurs pratiques. C'est d'ailleurs déjà le cas. L'absence de précipitations et le spectre d'une nouvelle saison de sécheresse sont autant de préoccupations qui les inquiètent. C'est pourquoi, dans un contexte où la question de l'eau est de tous les débats, ils ont souhaité échanger autour de cet enjeu, en commençant par un état des lieux de la situation hydrique de la région, à quelques semaines de l'été.
Jérôme Peth, chargé des relations clients agricoles à la Société du canal de Provence (SCP), se voulait plutôt rassurant sur le sujet. Si la pluviométrie est toujours très faible, en revanche, la neige a été plus abondante cette année par rapport à l'an passé. "Les plans d'eau n'ont pas atteint les côtes optimales. Mais entre les différentes réserves, nos stocks sont globalement reconstitués."
La dotation en droits d'eau du Canal de Provence représente environ 200 millions de mètres cubes. Malgré l'année 2022 très sèche, la SCP n'a vendu 'que' 45 % de ses stocks l'an dernier. Si ce déstockage reste cependant historique, grâce au système de captage Verdon et Durance et à la gestion économe de l'eau de la SCP, les clients de l'opérateur n'auraient donc pas matière à s'inquiéter outre mesure d'un éventuel manque d'eau cette année. Question consommation, l'expert de la SCP rappelait par ailleurs que le monde agricole, desservi par le canal de Provence, ne représente que 20 % des volumes.
Comme l'indiquait aussi Émilie Buron, agronome, la SCP a bien pris la mesure du changement climatique et de la raréfaction de la ressource en eau. L'objectif de cette dernière est de "desservir, sécuriser la ressource en eau en Provence, pour tous les usages et pour tous les territoires". Déjà par "la rationalisation du déploiement de ses réseaux hydro-agricoles", ou encore par le lancement de programmes de recherche et développement sur lesquels elle travaille, comme "le programme 'Objectif rosé', destiné à définir l'itinéraire hydrique et azoté optimal pour les rosés de Provence".
La sécurisation en eau n'est certes pas assurée sur l'ensemble de la Provence, mais la Société du canal de Provence y travaille avec ses différents savoir-faire. Et, sur l'utilisation de la ressource, si la profession agricole s'évertue à déployer de bonnes pratiques hydrauliques, le plus compliqué pour les agriculteurs est de les expliquer à leurs citoyens. "À nous de tenir un discours économique vis-à-vis de l'eau et de l'autonomie alimentaire dans les territoires. Pour parvenir à cette autosuffisance, les agriculteurs ont besoin d'être irrigués en eau", concluait Patrick Lévêque, président de la Chambre d'agriculture.
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