congrès fnsea13
Le secteur agricole est résilient et continue de s'investir pour trouver des solutions adaptées aux exigences du système. Si tout antagonisme avec l'environnement est rejeté, le besoin de simplification se fait urgent. Les vraies avancées se font toujours attendre.
Aux côtés de Jérôme Mazely et Clément Lajoux, pour la FNSEA13 et les JA, Sébastien Forest, directeur de la Dreal Paca, Jean-Marc Zulesi, député des Bouches-du-Rhône, et Thierry Coué, secrétaire général adjoint de la FNSEA..
© Crédit photo : ED
Tout au long de ces derniers mois, la pression n'a eu de cesse de monter dans les exploitations agricoles. Aux difficultés économiques, ce sont rajoutées les négociations frustrantes avec la grande distribution ou les tensions concernant la suradministration française. La grande mobilisation du début d'année a donné un formidable écho au quotidien des agriculteurs. Dans ses commissions et sur le terrain, les responsables syndicaux de fédération départementale de la FNSEA ont naturellement continué de défendre les intérêts de la profession. Sur l'emploi, le foncier, l'eau ou l'environnement. Autant de dossiers fondamentaux pour l'acte de production et pour lesquels les revendications de l'ensemble du territoire ont été portées auprès des instances gouvernementales. Les réponses obtenues du gouvernement sont principalement conjoncturelles.
Les propositions structurelles formulées par le réseau syndical sont toujours sur la table des ministères. Comme l'ont clairement indiqué les responsables syndicaux aux autorités locales, lors du congrès de la FNSEA des Bouches-du-Rhône à Saint-Martin-de-Crau le 11 avril, les vraies avancées se font toujours attendre. Le secteur est résilient et continue de s'investir pour trouver des solutions adaptées aux exigences du système. Dans son discours, le président Romain Blanchard s'est d'abord attaché à rappeler les spécificités de notre agriculture, qui remplit aussi de nombreux objectifs environnementaux, certains trop souvent méconnus. Si les exploitations ont entamé une transition écologique, leurs marges de progression nécessiteront des investissements technologiques et financiers ; voir des changements de stratégie profonds. Comment vivre du fruit de leur travail alors que leur charge de production augmente et qu'ils peinent à répercuter ces coûts sur leurs prix de vente ? Comment préserver leur droit d'entreprendre, alors que la suradministration semble hors de contrôle ? Comment préserver leur dignité ou encourager le renouvellement des générations ? Les préoccupations des agriculteurs sont alors multiples.
Pour nourrir ces réflexions, le débat était centré cette année sur la transversale question de l'environnement. Les pratiques des exploitants n'ont pas cessé d'évoluer et d'être de plus en plus performantes d'un point de vue environnemental. Il n'empêche que l'accumulation de normes, de contrôles et de demandes de justification sont aujourd'hui contreproductives pour les professionnels. Evoquant tour à tour l'arrêté relatif à la protection des abeilles, les multiples suppressions de traitements chimiques sans autres solutions, l'empilement des cartographies environnementales ou le brulant projet de ligne électrique géante entre le Gard et Fos-sur-Mer, Jérôme Mazély et Clément Lajoux, - en charge des dossiers environnementaux pour leur réseau respectifs - interpellaient les représentants de l'administration. "La relation entre agriculture et environnement est logique, souhaitable et possible, mais la souveraineté alimentaire ne peut être envisagée sous condition d'une simplification et de l'écoute de la profession", observe Clément Lajoux. Jérôme Mazély attendu lui des solutions viables et économiquement applicables. "La pression écologique omniprésente et ses conséquences en termes de contraintes environnementales sont intenables. Quand bien même la profession agricole avance et s'engage, il faut de la part de la recherche et de l'État un accompagnement pour changer de paradigme", analyse-t-il.
De sa Bretagne, Thierry Coué représentant de la FNSEA au Cese (Conseil économique social et environnemental), partage la même vision sur la synergie possible entre agriculture et environnement. "Les agriculteurs ont su relever le défi de nourrir les Français, que l'on nous fasse confiance pour le maintien des bons équilibres naturels entre agriculture et environnement. Il n'y a pas besoin d'une hyper-réglementation, mais plutôt de temps et de la reconnaissance de l'Etat".
Du côté du législateur, on estime que sans agriculture, l'écologie n'est pas possible. Et c'est "le dialogue", une "meilleure valorisation des services rendus par l'agriculture" et une "plus grande simplification" qui doivent être combinés pour avancer sur l'adaptation au changement climatique. "Nous devons travailler ensemble à des synergies sans alimenter les antagonismes et en regardant mieux et dans son ensemble l'agriculture", note Jean-Marc Zulesi, député des Bouches-du-Rhône et président de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire à l'Assemblée nationale.
L'administration qui se défend aussi d'opposer agriculture et environnement souhaite d'ailleurs avancer sur la compréhension mutuelle dans la mise en œuvre des politiques sur la transition écologique. Sébastien Forest, directeur de la Dreal Paca, qui a reconnu que ses services étaient "peu connus", souhaite cependant développer un travail en relation avec le monde agricole, "sur les sujets qui vous impactent, afin d'être davantage dans l'écoute", insiste le directeur.
Interpellé à maintes reprises au cours de débats sur le projet de ligne aérienne entre le Gard et Fos-sur-Mer porté par RTE, Christophe Mirmand, préfet des Bouches-du-Rhône souhaite "de l'écoute et du pragmatisme" sur ce dossier interdépartemental qu'il coordonne comme sur "la question du logement des exploitants ou de l'agrivoltaïsme", sujets qui préoccupent la profession. "Vous êtes des acteurs essentiels de la protection de l'environnement", assurait le préfet Mirmand aux agriculteurs réunis en congrès. Si le représentant de l'Etat maintient qu'entre agriculture et environnement, il existe "des enjeux communs et partagés", l'objectif de l'État de sécuriser le réseau électrique du territoire et de décarboner les industries de Fos semble pourtant plus stratégique. "La consultation doit se poursuivre. Il nous faut regarder ce qu'implique cet aménagement, travailler avec la profession agricole pour identifier et retenir le tracé le moins impactant", indiquait-il.
Pas certain pourtant que ce projet n'électrise pas d'avantage les relations entre le monde agricole et l'administration.
IL a dit
"En tant que chef d'entreprise, je suis révolté de voir que l'on importe toujours l'agriculture que l'on m'interdit de produire. On ne se bat donc toujours pas à armes égales avec nos voisins et concurrents. D'un autre côté, je suis est également révolté de voir qu'on laisse quelque chose de si important comme l'écologie aux seules mains de ceux qui se prétendent écologistes. Les seuls vrais écologistes, ceux qui font vivre les écosystèmes et entretiennent la biodiversité, c'est nous ! Nous avons patiemment façonné notre territoire et nos paysages. Mais je reste optimiste. Tous les antagonismes que nous pouvons avoir ne sont la source que d'un malentendu, notamment avec l'administration et le législateur. Aujourd'hui, opposer environnement et agriculture ne pourra probablement que mener à la perte des deux. Mais un pays incapable de nourrir sa population ne saurait être une grande nation."
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