Saint-Andiol
Installé depuis 2009 à Saint-Andiol, Jérôme Mazelli a misé sur la diversification - fruits à pépins et à noyau - pour ses 18 hectares de vergers. Une stratégie qui lui permet de réduire les risques et d'optimiser sa période de production, de mai à octobre.
Jérôme Mazelli
© Crédit photo : JD
Dans la famille Mazelli, "on est agriculteurs depuis... très longtemps" résume dans un grand éclat de rire Jérôme Mazelli. Avant d'ajouter : "Une chose est sûre, c'est que le mas a été construit par mes aïeux en 1880". Et que son père, s'est spécialisé dans l'arboriculture dans les années 60.
Une voie que Jérôme Mazelli a empruntée à son tour, lorsqu'il s'est installé en 2009, à Saint-Andiol. "La question d'une autre filière ne s'est pas posée : mon père possédait sept hectares de vergers de fruits à pépins et noyaux et une expertise technique précieuse. Mon ambition, en reprenant l'exploitation, était plutôt de diversifier les variétés cultivées et d'optimiser la production, avec des 'zonages' dédiés à chaque fruit et variété, au fil des achats de parcelles et de replantation de vergers" explique l'arboriculteur, qui a plus que doublé les surfaces - il dispose désormais de 18 hectares (ha) - en 15 ans. L'objectif, avec cette stratégie, "c'est de rationaliser les traitements phytos, l'entretien du verger et la récolte".
S'il a revu les variétés cultivées par ces parents, Jérôme Mazelli a en revanche poursuivi leurs choix culturaux : la campagne démarre toujours par la cerise (0,6 ha), avant de se poursuivre par les prunes, les poires et les pommes. "La prune commence à monter en puissance" se réjouit l'arboriculteur, qui dispose d'une gamme de quatre variétés "avec du goût" - reine-claude dorée et de Bavay, mirabelle, quetsche, golden japan et GrenadineCOV - lui assurant une production pendant toute la saison. "J'ai misé dès 2014 sur la grenadine, une variété qui commençait tout juste à apparaître en France. Mais j'étais persuadé qu'elle avait un gros potentiel du point de vue du calibre, une bonne productivité et des qualités organoleptiques qui font qu'elle est désormais assez bien identifiée par les consommateurs."
Concernant les autres productions, ses choix variétaux se sont portés sur gala, Story® et golden InogoCOV pour les pommes. La première, récoltée en août, arrive tôt dans les points de vente en septembre. La seconde, plantée sur un hectare, a été sélectionnée pour sa résistance à la tavelure, à l'instar de la variété InogoCOV. Jérôme Mazelli - qui disposait de vergers vieillissants de granny smith - a décidé de les arracher, estimant la variété trop sensible aux maladies, "d'autant que sa récolte se télescopait avec celle des poires".
Les poires, en revanche, représentent le cœur de sa production, avec huit hectares de vergers "et potentiellement trois hectares supplémentaires" dédiés aux variétés guyot et williams, "bien adaptées au territoire", et Harrow sweetCOV, pour leur tolérance sanitaire. Sur ce point, Jérôme Mazelli plaide pour le pragmatisme avec une démarche "raisonnée : l'objectif est de s'inspirer de ce qui fonctionne, sans dogmatisme". Son exploitation est labellisée Haute valeur environnementale de niveau 4 (HVE 4) et Global Gap. S'il n'a jamais été tenté par la conversion à la bio - "les politiques nous y poussaient. Personnellement, je n'y ai jamais cru. Je préfère rester dans ce que je sais faire et je m'en félicite : d'une part le marché de la bio n'est pas extensible. Et d'autre part, beaucoup de confrères se retrouvent aujourd'hui dans une impasse technique concernant la lutte contre les ravageurs et les bioagresseurs, comme la tavelure de la poire" -, l'arboriculteur ne s'interdit pas d'appliquer certaines solutions utilisées dans ce cadre, comme la confusion sexuelle, l'application d'argile, l'utilisation de nématodes ou le piégeage - en particulier sur les pommiers - pour lutter contre la mouche méditerranéenne des fruits, Ceratitis capitata.
"Je suis dans une réflexion permanente concernant l'amélioration de mon environnement et de la biodiversité dans mes vergers" précise Jérôme Mazelli, membre de l'Observatoire agricole de la biodiversité (OAB) et qui a choisi le désherbage mécanique entre les rangs. Il est également adhérent du GRCeta de Basse-Durance : "Ses conseillers nous apportent un appui technique très important sur le plan sanitaire, dans le choix des variétés" se félicite l'arboriculteur.
Un accompagnement nécessaire au vu d'une première partie de campagne en demi-teinte : la faute à un épisode de grêle à la mi-mai, qui a abîmé un hectare de vergers au total. "Les prunes n'ont pas trop souffert. Les poires williams rouges et une parcelle de pommes ont été plus fortement impactées et partiront vers l'industrie."
Un aléa qui se rajoute à des conditions climatiques peu favorables, avec des coups de chaud affectant les calibres et la croissance des fruits, et des prix d'achat jugés "très moyens, même s'ils sont compensés par de bons volumes enregistrés jusqu'à présent".
Sur le plan commercial, enfin, l'essentiel de la production est amené au Min de Châteaurenard, et mise en marché par des grossistes. "C'est un modèle économique ancien que certains peuvent considérer comme archaïque, mais il est efficace", sourit l'arboriculteur qui n'envisage pas de diversifier ses circuits de distribution, avec une partie commercialisée via la vente directe, par exemple : "Cela nécessite des compétences commerciales que je ne maîtrise pas. Sans compter que je ne dispose pas d'un emplacement adéquat ni des ressources en main-d'œuvre".
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