Mimet
Passionnées comme leurs époux ou leurs pères, les femmes aussi aiment et pratiquent la chasse dans le Sud. Mieux, elles ne s'en cachent pas et s'efforcent surtout d'en donner la meilleure image qui soit, en la conjuguant au féminin.
Quelques unes des Chasseresses du Sud.
© Crédit photo : ED
C'est dans les collines de Provence où elle a grandi, du côté de son beau pays de Sanary, que la passion est née pour Josyane. À cinq ou six ans à peine, elle passait des heures observer son père, dès l'aube, poster les gluaux et capturer les grives vivantes. De ces moments de découverte dans la cabane traditionnelle, la jeune fille gardera des émotions qui ne la quitteront jamais. Très souvent immergée dans la nature, elle y apprend aussi des valeurs fondamentales, la patience, l'écoute ou le respect de l'animal par exemple. Enfant, c'est elle qui avait d'ailleurs la charge de 'dévisquer' les oiseaux pris dans la glu.
Voir de quelle manière aujourd'hui cet héritage et ces pratiques sont décriés lui font mal au cœur. Josyane n'aime pas beaucoup non plus le vocabulaire qui s'est subtilement substitué aux vrais mots de la chasse. "Prélever plutôt que tuer par exemple." Josyane comprend qu'il faut "faire avec le politiquement correct", parler aux néophytes et s'adapter aux réseaux sociaux. C'est la fonction de régulation dans laquelle on a enfermé le monde de la chasse qui a aussi contraint ses pratiquants à modifier le vocabulaire de la chasse. Mais pour elle, "la chasse, c'est la quête avant tout". Tuer n'est pas une finalité, mais fait partie de la réalité de la pratique. Et si l'on veut apprécier en famille ou entre amis une bonne brochette de grives, il faut bien en passer par là.
Après avoir longtemps accompagné son père, les études, la ville et sa vie de femme avec un non-chasseur l'ont éloigné un temps de la chasse. Mais elle y revient et passe son permis en 1996. Et c'est avec le gros gibier que tout redémarre, en côtoyant plusieurs autres femmes chasseresses et passionnées de suidés dans les Alpes. Elle reconnaît ne "jamais avoir connu le dénigrement d'une femme qui chasse". Et comme elle fait assez rapidement ses preuves...
Mère de six enfants, c'est à son dernier qu'elle a transmis le virus à son tour. Le plaisir de transmettre la replonge dans son enfance. Et aujourd'hui, Josyane ne veut plus faire la guerre aux détracteurs de la chasse. Elle souhaite seulement continuer de pratiquer sa passion et de la partager avec d'autres. Elle est aussi très engagée dans le monde associatif cynégétique depuis une dizaine d'années. Elle accompagne notamment les jeunes filles qui viennent de passer leur permis et qui manquent encore d'assurance pour chasser seules. Dans cette optique, elle crée il y a quelques années 'Les chasseresses du Sud', une association qui regroupe les femmes aimant la chasse, la pratique ou la soutienne, avec un leitmotiv commun : "Le partage d'une passion avec nos familles, nos amis et nos chiens", résume-t-elle.
Ces femmes ont tous les âges et viennent de tous les horizons. Certaines sont issues des départements voisins, voire plus éloignés de la région Sud. Et chaque année, de nouvelles chasseresses viennent renforcer les rangs, par soutien et amitié, générant ainsi des passerelles d'échanges. L'objectif est de faire découvrir aux adhérentes différents modes de chasse populaires, familiales, différents biotopes propres à chaque région.
La dynamique de ces échanges intra et inter-associatifs est un facteur indispensable à la valorisation de leur passion. Mais ensemble, elles ne font pas que chasser le gros ou le petit gibier. "L'association de chasse au féminin ne s'arrête pas à partager de belles journées de chasse entre copines, c'est bien plus", insiste Josyane. En amont, il y a la mise en place du calendrier d'activité cynégétique, mais l'association porte aussi des projets environnementaux pour contribuer à la protection de cette belle nature qui leur donne tant. Elles se font également connaître pour trouver des partenariats et arriver à toucher la chasseresse lambda. Il faut bien entendu faire passer les bons messages, expliquer les valeurs de la chasse au-delà de la communauté cynégétique. La présidente s'emploie à donner la meilleure image de la chasse au féminin possible. Les adhérentes s'investissent beaucoup pour créer ces événements. Autour de la sécurité notamment auprès des chasseresses novices, mais pas que. "Nous avons organisé une première 'opération casquette' lors d'une journée de l'arbre organisée à Plan-de-Cuques. Il ne s'agissait plus de défendre la chasse, mais de l'expliquer aux utilisateurs de la nature en distribuant des casquettes de couleur", rapporte Josyane. L'apprentissage du partage de la nature, est l'un des thèmes auxquels la présidente tient beaucoup. D'autres actions et campagnes autour de la sécurité sont prévues.
L'investissement en temps et en énergie est parfois lourd, mais la présidente de l'association est bien épaulée par Jean-Luc, son compagnon. Il est lui aussi très impliqué dans le milieu cynégétique du département. Il est le président des 'Trappeurs du 13' (les piégeurs des Bouches-du-Rhône, ndlr), l'association qui encadre l'activité de piégeage des espèces susceptibles d'occasionner des dégâts en milieu naturel, chez les agriculteurs et les particuliers.
Depuis que l'association de Josyane existe, 'Les chasseresses du Sud' ont fait des émules. De nombreuses associations de chasse au féminin ont vu le jour, et toutes ces structures sont des maillons incontournables de transmission de cet art de vivre aux plus jeunes. Mais même maintenant, Josyane savoure toujours autant le temps passé dans la garrigue, à observer et à apprécier la nature, du côté de Mimet où elle vit depuis 40 ans, ou ailleurs. C'est aussi important que le tir en lui-même. La chasseresse s'intéresse d'ailleurs aussi à la photo. Mais l'appareil n'a pas remplacé encore le fusil. La présidente des 'Chasseresses du Sud' a validé cette année son 28e permis. Lors de cette saison qui débute, l'association va encore répondre aux nombreuses invitations que des associations communales et des amis leur adresseront, pour participer à des battues ou des journées de chasse dans la région. Elles auront aussi l'opportunité de chasser ensemble le temps d'un week-end aux quatre coins de l'hexagone. Le programme pour la saison prochaine est déjà bien rempli !
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